Compte rendu :

  2 Concours Amateur 2 sur deux jours consécutifs

Dans le passé, nous avions apprécié le concours de Forges-les-Eaux car, après Nanteuil, c’était le seul, dans le nord de la France, à organiser un concours Amateur 1 (avec marathon) sur une seule journée. Cette caractéristique est maintenant terminée car, depuis l’année dernière, sont organisés à Forges 2 concours Amateur 2 (sans marathon), sur 2 jours consécutifs.

Suite

Ces concours ont lieu dans une grande clairière au milieu d’une forêt, et il n’y a que peu de possibilité de logement des chevaux sur place. Mais il y a des bornes électriques sur le parking, et nous avons constaté l’année dernière qu’il est possible d’y faire dormir les chevaux dans un paddock (à monter) ou dans un camion: avec le Cabstar, cela limite la participation à 2 poneys.

L’année dernière, nous avions commencé notre saison à Forges car La Capelle avait été annulé et nous voulions commencer en douceur les sorties des Jojos, qui faisaient leur première saison de concours. Cette année, nous sommes déjà sortis au Bois de Lihus (Amateur 2) le 6 Avril puis à Évreux (Amateur 1) les 26 et 27 Avril. A Évreux, nous avons été classés derniers (à 2 poneys pour les Dartmoors, et à 2 chevaux pour les Haflingers) mais, à Forges … nous étions les seuls partants dans nos catégories ! Pour être premiers, nous devions cependant terminer sans élimination les 2 épreuves d’une journée; et une élimination le premier jour ne compromettait pas forcément le second.

Nous avons donc décidé de participer tous les deux aux 2 concours, avec nos paires respectives, en étant groom l’un de l’autre. Les Haflingers de Jean-Louis étant plus respectueux des clôtures que mes Dartmoors, il était envisageable de leur faire passer la nuit en paddock.

Ces dernières années, le jury était présidé par le Normand Patrick SELLE. Cette année, ce dernier a présidé le jury des concours de Genech (Nord), aux mêmes dates, et la présidence du jury de Forges-les-Eaux a été attribuée au Docteur ROULLIER, ancien concurrent et médecin de service au concours de Nanteuil.

Le site: ce concours se déroule dans une clairière au milieu du Bois de l’Épinay, en bordure de la ville (Allée Mathilde). 2 terrains de concours et un terrain de détente remplissent la clairière, le stationnement des camions se faisant entre les arbres sur le côté Est, et certains y ont monté des paddocks (presque sans herbe, mais sans boue cette année).

Météorologie: l’hiver avait été très humide, puis Mars et Avril relativement secs avec quelques journées chaudes; une forte baisse des températures s’était produite pendant la dernière semaine, mais celles-ci sont remontées pour le week-end à des valeurs satisfaisantes. La météo du vendredi annonçait un risque de pluie le dimanche après 20h, mais une grosse averse est tombée dès 15h30. Quand je suis arrivé à Nanteuil, vers 20h, il y avait beaucoup plu (3/4 de baignoire sur l’abri) mais, à 21h à Gouvieux, tout était encore sec et l’orage n’est arrivé qu’à 22h.

Le Bois de l’Épinay est toujours très humide: en cette période sèche, il n’y avait aucune mare sur les terrains de concours (seulement un bourbier dans un coin du terrain de maniabilité), mais encore beaucoup dans les chemins alentours, à la plus grande joie des moustiques. La nuit n’a pas été trop fraîche.

La concurrence :

Il était initialement prévu de clôturer les engagements le 28 Avril, mais cette date a été reportée au 5 Mai; cela n’a pratiquement rien changé, et il y a eu 7 et 7 engagés en Jeunes Chevaux et Préparatoire, 3 et 3 engagés en Amateur 2 (2 poneys Dartmoor, 2 chevaux Haflinger et 2 traits Franche-Montagnes) ainsi que 8 et 10 Clubs: le samedi, 16 partants dans 10 catégories et, le dimanche, 17 partants dans 10 catégories: les premiers étaient majoritaires.

A 2 poneys comme à 2 chevaux, nous étions seuls de notre catégorie, les 2 jours. Comme il n’y avait que peu de concurrents, un seul jury a été constitué: les 2 épreuves avaient donc lieu chaque jour successivement, le dressage le matin et la maniabilité l’après-midi. La responsable des horaires a eu beaucoup de mal à établir ceux-ci, à cause des nombreuses contraintes de certains concurrents (passant 2 fois, ...): seuls 3 n’avaient aucune contrainte.

Samedi 10 Mai : Rendez-vous à 8h30; dressages à 10h10 et 12h 12 ; maniabilités 15h10 et 16h15. Les 2 poneys passaient d’abord.

Suite aux problèmes antérieurs de poneys tirant à la chaînette, notamment à Évreux (Qyo à gauche), j’ai essayé la semaine précédente, semblait-t-il avec succès, de raccourcir les guides de croisière à la même longueur que les guides directes. Cela a bien fonctionné le samedi (Qyo à droite).

En dressage, du fait de ce réglage un peu anormal des guides, mes poneys étaient encore plus contre-incurvés que d’habitude. Le terrain étant en légère pente, je n’ai pas pu allonger dans les descentes, au risque de galoper, et d’ailleurs Tornado a galopé souvent dans la dernière ligne droite; le reculer a été la seule figure que j’aie bien réussi.

J’ai même été sonné: ne voyant pas la lettre A éloignée du terrain, j’ai tourné trop tôt pour mon doubler dans la longueur, avant de rejoindre la ligne du milieu, et le juge en C (voyant mal car assis très bas) a estimé que je m’étais trop éloigné du tracé. C’est la première fois que je vois un attelage sonné pour un coin mangé, et les juges en B et E n’ont d’ailleurs pas compris pourquoi j’étais sonné.

Notation : 62,9%, dont il faut déduire 5 pts pour l’incident. Classement 1er/1.

Après une bonne détente comportant beaucoup de trot, Jean-Louis a réussi sa meilleure reprise bien que, au reculer, sa voiture n’ait pas bougé.

Notation : 63,2%. Un juge lui a donné la même note qu’à moi, le second 6 pts de moins et le 3ème 8 pts de plus. Classement 1er/1.

En maniabilité, mes poneys tiraient très fort. J’ai fait un bon temps (pas tout à fait celui demandé) et 2 fautes.

Dans un des simili obstacles de marathon (c’était une ‘maniabilité combinée’), Jean-Louis s’est emmanché à l’envers dans la porte D; j’ai réussi à l’arrêter avant qu’elle ne soit complètement franchie (le train avant était à son niveau) et il a pu faire demi-tour. Il a cependant effectué un parcours sans faute et, malgré son incident, un temps à peine supérieur au mien.

Dimanche 11 Mai : dressages à 10h10 et 12h 18 ; maniabilités 15h10 et 16h20. Les 2 chevaux passaient d’abord.

Mes poneys ayant dormi dans le Cabstar, je les ai fait marcher 20 minutes en longe.

Dressage: Jean-Louis a exécuté une bonne reprise, réussissant même à faire reculer sa voiture de 20 cm environ (4 foulées demandées): 61,9 %. Par rapport à veille, le juge en C avait changé, celui en B a mieux noté et celui en E moins bien.

Pour changer, et voir si la modification des guides de croisière fonctionnait dans les 2 sens, j’ai placé Qyo à gauche. Qyo ne tirait pas du tout à la chaînette au début de la détente. Au bout d’un certain temps, Jean-Louis a suggéré et effectué successivement des modifications de détail de réglage des croisières. Qyo s’est alors mis à tirer à la chaînette, et cela allait de mal en pire au fur et à mesure des réglages. La reprise a été horrible (pas sur toutes les figures: les poneys étaient parfois droits): notée à 48,4% (élimination possible sur décision du jury). Après avoir dételé, j’ai comparé les longueurs de guides: les croisières étaient finalement allongées, à peu près à la même longueur que quand nous avions eu nos problèmes précédents, et il n’est donc pas étonnant que nous soyons arrivés au même résultat.

Maniabilité: le parcours ressemblait à celui de la veille, mais avait évidement été fortement remanié.

Il fallait traverser à peu près tout le terrain entre les obstacles 3 et 4: plutôt que de grandes courbes, Jean-Louis a préféré appliquer sa technique de ‘raccourcis’, avec des angles accusés aux extrémités de segments droits. Ne sachant pas exactement où il allait passer, je me suis positionné au milieu de la voiture, en m’abaissant, ce qui faisait que je ne voyais pas exactement où il allait. Tout d’un coup, j’ai senti la voiture se soulever, puis se pencher en m’éjectant sur le côté. Il semblerait que Jean-Louis ait accéléré trop tôt, alors qu’il n’avait pas complètement terminé son virage; et, sur ce terrain en herbe particulièrement cahoteux, la voiture sautait d’une bosse à l’autre avec une très mauvaise adhérence. Nous avons quand même eu du mal à comprendre comment il était possible de verser sur un terrain plat et non meuble (j’ai roulé sur un sol dur), en ligne droite.

Jean-Louis a été éjecté comme moi; puis les poneys, qui allaient déjà très vite, ont accéléré comme des fous et la voiture s’est immédiatement redressée (grâce à une autre bosse?): ils ont traversé le public clairsemé, sans toucher personne, puis sont allés virer dans le terrain de détente, et le cheval de droite s’est fauché, ce qui a bloqué l’attelage. Beaucoup de monde était autour, j’ai maintenu la tête du cheval au sol, pendant que Jean-Louis dételait, aidé par les juges et les bénévoles. Quand tout a été dégagé, il s’est relevé: il allait bien, personne n’était blessé et aucun matériel n’avait souffert.

En tant que meneur, je verse tous les 5 ans en moyenne: la dernière fois avec la Glinkowski en 2021, et la fois précédente datait déjà de 8 ans. Mais j’ai toujours versé à une vitesse relativement lente (parfois quand même au galop), je suis tombé sur mes pieds et j’ai gardé les guides en main, parvenant à arrêter l’attelage, puis le plus souvent à repartir après avoir redressé. Là, nous allions très vite et je ne pense pas que Jean-Louis, sur ses pieds, aurait pu parvenir à l’arrêter. Je précise qu’il s’est renversé, et non pas retourné comme il l’a prétendu: ayant déjà pratiqué les 2 figures (un seul retournement), j’affirme que le ressenti est complètement différent.

Comme Jean-Louis devait démonter son paddock, les chevaux ont été rechargés dans le camion sitôt dégarnis; bien qu’ils n’aient pas eu l’air perturbés, personne n’a émis l’idée de les ré-atteler immédiatement pour une complète remise en confiance.

Mon propre parcours devant avoir lieu une heure plus tard, nous nous y sommes immédiatement préparés. Suite aux déconvenues du matin, j’ai décidé de reprendre la forme de l’attelage de la veille, avec Qyo à droite: effectivement, il n’a pas tiré à la chaînette, ce qui est par contre arrivé à Tornado, dans les virages.

Mes poneys étant un tout petit peu plus calmes que la veille, je les maîtrisais mieux et me suis permis d’accélérer franchement; je sais que mon phaéton, très bas et lesté sous l’essieu arrière, est pratiquement impossible à renverser. Par contre, notre parcours précédent tronqué m’avait privé d’une dernière reconnaissance. Dans la première combinaison, Jean-Louis a essayé de me dicter une option qui n’était pas celle que j’avais choisie (or il le savait), et, du coup, je ne l’ai pas écouté dans la seconde, ce qui m’a fait faire 2 voltes en trop, donc du temps dépassé; 5 balles étaient restées sur le carreau. Mais j’ai quand même fini premier (sur 1).

Nous avions déjà rechargé la plus grande partie de notre matériel, et la remise des prix n’a pas tardé, si bien que nous avons pu repartir vers 17h 50. Nous nous sommes suivis pendant les 25 premiers kilomètres, jusqu’à Formerie.

Emmanuel VANTROYS