Concours de Lignière 15 - 18 octobre 2020
Championnat de France
15 Oct 2020
Compte rendu :
Championnat 2020 :
Suite à l’épidémie de COVID 19 et au confinement qui en est résulté, cette année aura été très particulière en ce qui concerne la saison de compétitions. Tous les concours de la fin Mars à Juillet ont été annulés, et encore d’autres en fin de saison, ceux restant étant souvent réduits à des Amateur 2, c’est-à-dire sans marathon, et normalement non qualificatifs pour le Championnat.
Celui-ci a été maintenu, mais retardé de Septembre (prévision initiale) à la mi-Octobre. Les conditions de qualification ont été assouplies, remontant au 1er Août 2019 et n’exigeant que 3 concours. En fait, elles n’ont pas été respectées, les Amateur 2 remplaçant les Amateur 1 et les Amateur 1 remplaçant les Amateurs Élite mais ce dernier point, qui n’a été connu que fin Septembre, n’a jamais été écrit, seulement constaté.
Suite
La tenue de ce championnat est restée longtemps incertaine. De nombreuses manifestations ont été annulées en France en Octobre, et le Championnat du Monde d’Attelage à 4 chevaux, qui devait avoir lieu une semaine plus tôt à Valkenswaard (Pays-Bas), a été annulé par le Maire avec 5 jours de préavis. Pour Lignières, le Préfet du Cher n’avait rien interdit, mais il a attendu la veille du concours pour l’autoriser franchement. Il y a eu 98 partants au total, dont 5 en 4 poneys Amateur, et 5 également en 4 poneys Élite.
Les organisateurs ont demandé que tous les piétons portent un masque en permanence, ce point devant être vérifié par les gendarmes, car l’autorisation de concours ultérieurs sur ce site en dépendrait. Effectivement, 9 pandores sont venus sur les lieux l’après-midi du marathon.
Public: à part les organisateurs, les juges, les participants et leurs équipes, et quelques rares personnes de la région venues voir à quoi ressemblait un attelage, le nombre des connaisseurs venus spécialement à Lignières assister à au moins une partie de ce championnat pouvait se compter sur les doigts de 2 mains.
La Bricole Nanteuillaise au Championnat :
Nous ne sommes pas sortis en concours FFE en 2019, faute de grooms. Les nouveaux grooms, Jean-Louis et Jane, ont commencé à se préparer à l’automne, et un calendrier des sorties de 2020 a été mis au point, commençant par un Amateur 2 à la fin Mars. Un à un, tous les concours prévus ont été annulés. Au 15 Août, un concours Amateur 1 a été maintenu à Rosières-aux-Salines, c’est-à-dire à plus de 300 km alors que nous ne dépassions ordinairement pas 200 km pour les concours de ce niveau: les grooms y ont donc fait directement leurs débuts.
Nous avons ensuite participé à 3 concours dans l’Oise (Amateur 1 prévu, remplacé par des Amateur 2). Un concours Amateur 1 a été annoncé à St-Lô (350 km): nous avons renoncé à y participer car, de toutes manières, nous n’aurions finalement pas atteint les 3 concours demandés pour une qualification. C’est donc avec surprise que nous avons constaté que les concours Amateur 2 avaient été retenus, et que nous étions qualifiés.
Suite au problème constaté à Rosières-aux-Salines concernant Pinocchio, qui chauffe en marathon et menace de s’emballer comme au championnat 2018, nous avons décidé de le remplacer pour les épreuves d’obstacles, et avons testé de nouvelles formules lors des Amateur 2 qui ont suivi: Gavroche, malgré ses 26 ans et ses problèmes au démarrage, a donné plus de satisfaction que d’habitude, et nous l’avons retenu pour la maniabilité, tandis qu’Oslo a été replacé dans l’équipe de marathon, et son souffle spécialement travaillé à cet effet pendant le dernier mois.
Conditions météorologiques :
Après une saison sèche de 6 mois, la saison des pluies a commencé à la fin de Septembre, à Lignières comme à Nanteuil, sans gros excès cependant. L’herbe y a donc reverdi,et un petit crachin a duré du jeudi soir au vendredi midi, avec un puissant vent du nord qui s’est ensuite calmé.
Pendant les 3 journées du concours, nous avons vu passer de nombreux vols de grues en cours de migration, qui se rendaient vers le sud; mais ce n’est que le dimanche que nous avons pu vérifier ce point, car il était jusque-là impossible de distinguer la direction du soleil. Et encore, le dimanche, il a fallu attendre que le brouillard se dissipe, car la visibilité lors des premiers parcours de maniabilité à 8h 30 n’était que de l’ordre de 40m.
Les nuits ont été fraîches (3°C), et la température ne s’est vraiment réchauffée qu’à partir du dimanche à midi. Les terrains étaient souples, mais légèrement glissants en surface.
Jeudi 15 Octobre:
Après leurs shampoings de crinières et queues le mercredi, les poneys ont passé au pré leur dernière nuit à Nanteuil. Avec leur camping-car, Jean-Louis et Jane, venant de la Somme, sont passés par Nanteuil dans les 2 sens pour m’accompagner, alors qu’ils auraient pu contourner Paris de plus loin par de grands axes moins fréquentés.
A l’aller, nous sommes passés par Melun et Orléans, perdant beaucoup de temps sur les petites routes et les rond-points entre ces deux villes.
Au retour, nous avons emprunté la francilienne dès Évry, entre 19h et 20h, c’est-à-dire une heure avant le nouveau couvre-feu à 21h: nous avons à nouveau perdu du temps, cette fois dans les bouchons au passage de chaque axe se dirigeant vers la capitale: dans chaque sens, nous avons mis un peu plus de 5h pour parcourir 395 km.
Une fois arrivés, nous avons eu le temps de bien nous installer (sauf la tente dont le montage a été remis au lendemain à cause du crachin) avant d’aller dîner chez notre ami ex-réunionnais, avec qui nous avons pu agréablement converser. Il nous a parlé de la mésentente entre la gérance du site du concours et le pizzaiolo, qui fait que la seule alimentation disponible sur ce site a été une marchande de crêpes pendant le marathon.
Vendredi 16 Octobre:
Nous passions en dressage à 14h: la matinée était donc consacrée aux préparatifs de cette épreuve. Tornado était d’abord détendu monté, pour lui faire travailler les incurvations : c’est là que nous avons subi notre seule casse sur ce concours, car il n’a pas du tout apprécié de travailler en solitaire, a fait de grands bonds pendant sa préparation et cassé son licol. Ensuite, cela a été la traditionnelle détente attelée de Pinocchio, cette fois accompagné de Qyo, qui était calme au bout d’une heure mais s’est de nouveau énervé quand on lui a demandé de rentrer au pas jusqu’au camion.
nbsp;
Mes grooms étaient très satisfaits du dressage. Je l’étais moins, notamment à cause des cercles de la fin, dont le premier était sur 2 pistes et le second contre-incurvé. Je croyais avoir fait un très bon reculer, mais ce n’était pas l’avis des juges qui, semble-t-il, attendaient 3 mètres au lieu de 5 foulées. L’examen ultérieur des photos a montré de nombreuses défenses de 3 des poneys, et pas seulement de Pinocchio; les photos latérales de droite faisaient beaucoup ressortir le côté ‘mammouth’ d’Oslo.
Note : 62%, contre 66% à Rosières Classement: 4ème/5
Curieusement, l’un des juges a classé en tête l’attelage de Shetlands ; malgré tout, les écarts de notes sont faibles: je suis à 8 points du 1er et 3,5 points du dernier.
’ai revu Francis MARTEL (âgé de 70 ans), qui faisait partie des participants au stage de Rosières-aux-Salines en 1980: il a déménagé dans le midi il y a 20 ans, et faisait partie cette année de mes concurrents à 4 poneys Amateur, avec des Pottocks pie noirs. En dressage, son équipe portait la tenue traditionnelle du Pays Basque, avec des bérets rouges pour les grooms.
Samedi 17 Octobre:
Le marathon suivait le shema classique à Lignières, avec les phases A, T et B.
Dans la section des prés d’ânes (dont un seul était occupé), nous faisions le tour des ces prés au lieu de les traverser en leur milieu. Gavroche s’en rappelait cependant très bien les occupants, et sursautait à chaque caillou ou morceau de bois qui pouvait apparaître.
Peut-être ai-je perdu le sens du train en marathon, notamment à cause de la disparition partout ailleurs des phases A traditionnelles: pour du 14 km/h demandés, j’ai commencé par prendre du retard, et ai eu beaucoup de mal à le rattraper. Oslo allongeait difficilement le trot, et cherchait toujours à galoper. A l’arrivée de cette phase, Oslo et Qyo écumaient, mais cette mousse avait disparu à l’arrivée de B.
Je me suis inquiété en phase T, pour laquelle la feuille de route annonçait un temps demandé (pour 5 km/h à allures libres), et un temps éliminatoire pas beaucoup plus long (dont je me rappelais qu’il avait été atteint par BERDIN à Forges-les-Eaux): en effet, il n’y avait ni panneau de début ni panneau de fin ; en fait, elle n’était pas chronométrée.
Les obstacles étaient presque plats, à l’exception du gué ; et, dans celui-ci (entrée et sortie par le haut) on n’avait à monter et descendre qu’une seule fois la pente.
La vitesse demandée semblait faible : 13 km/h, sachant qu’en plus les distances avaient été calculées en tenant compte des portes F dans les obstacles, que nous n’avions pas à franchir. Mais, là encore, il fallu marcher fort pour rester dans le temps, en galopant souvent ; je n’ai pu que très peu ralentir pour faire reprendre leur souffle aux poneys à l’approche du gué n°5.
Nous avons fait le meilleur temps sur le 1er obstacle. Paul ROUBACH y était commissaire, et j’ai appris que Félix-Marie BRASSEUR (ancien Entraîneur National) était dans l’assistance, et a remarqué que j’étais le seul à mener à l’anglaise.
Nos temps dans les obstacles suivants étaient beaucoup moins bons, probablement parce que les poneys fatiguaient et manquaient de reprises. Dans l’obstacle 2, à l’issue d’un demi-tour risqué mais réussi, je suis passé bêtement à côté d’une porte, et j’ai dû faire une grande volte pour la reprendre.
nbsp;
Le vétérinaire à l’arrivée s’est contenté d’écouter deux secondes le coeur de chaque poney, puis de nous dire de doucher les timoniers. Nous n’en avons évidemment rien fait, pour leur conserver le sebum à l’orée de l’hiver ; après les avoir promenés sur des pelouses herbeuses, nous les avons emmenés au roulodrome (terrain de longe en sable); Tornado a beaucoup tardé à se décider, puis il nous a présenté une série impressionnante de retournements à grande vitesse.
A l’arrivée, nous étions à peu près satisfaits de notre parcours, qui était le premier que j’aie terminé depuis 4 ans au championnat: OK en 2016, non qualifié en 2017, emballé en 2018, non couru en 2019. Les commissaires ne nous ont rien dit, de même que les juges à l’arrivée, et c’est seulement en lisant les résultats que j’ai constaté notre élimination. Nous avons été les seuls éliminés de cette journée, où il n’y a eu aucun incident notable (pas d’accident, ni de renversement, …).
Traditionnellement, avait lieu le samedi soir le dîner des meneurs, où 300 personnes étaient compressées dans la salle relativement petite de l’hippodrome. Ceci était impossible avec les restrictions liées au COVID 17, et les organisateurs l’ont résolu d’un manière très simple : il n’y a pas eu de dîner des meneurs.
Dimanche 18 Octobre:
Les années précédentes, la maniabilité des Amateurs avait lieu le matin et celle des Élites l’après-midi, avec une remise de prix intermédiaire à la mi-journée. Cette année, 2 parcours ont été installés par 2 chefs de piste différents, les 6 séries de chevaux tournant sur la piste en sable, et les 6 séries de poneys sur le terrain en herbe: ceci permettait de ménager l’herbe de ce terrain, et de terminer tous les parcours à 13h pour une remise de prix générale à 14h.
Il n’y avait pas de contrôle vétérinaire avant l’épreuve.
Le parcours des poneys était particulièrement difficile pour les attelages à 4, rempli de chicanes et de ‘pièges’. La section la plus serrée était un demi-cercle de 5m de rayon intérieur, la troisième porte étant dirigée vers l’extérieur : nous l’avons reconstituée sur le terrain de détente et spécialement travaillée: malgré de premiers essais catastrophiques, nous l’avons franchie sans faute sur le terrain. Comme ‘piège’, on peut citer la porte n°17, placée à côté de la porte 16C du zig-zag, dans le prolongement exact de la 16B.
Les vitesses maximales étaient demandées. Un seul attelage de poneys, en paire (Antoine JEANSON) a fait un parcours sans faute dans le temps, et 3 ont été éliminés: 2 paires Amateur et un attelage à 4 Élite. Je n’ai pas été voir les parcours des chevaux pour ne pas me perturber, mais il devait être du même acabit: un seul sans faute dans le temps (Célia ASSAILLY, la petite-fille de Jean-Pierre BOUCHÉ, à 1 cheval), et 4 éliminés.
Les Shetlands étaient évidemment à la fête sur un tel parcours: Charlotte GONZALVES n’a fait que 2 fautes, avec le meilleur temps, gagnant 15 points sur tout le monde ; comme elle n’avait que 5 points de retard au classement provisoire, elle a remporté largement le championnat. J’ai fait 5 fautes, et mes 3 autres concurrents au moins autant ; je n’ai eu qu’une seconde de retard sur le meilleur temps des 5 fautes. Classement: 3ème/5 en maniabilité. Si je n’avais pas été éliminé, j’aurais été 3ème ou 4ème au classement général, certainement devant Erick BRIERE. Le second était Olivier SAGOT DUVAUROUX, venant des Landes avec des poneys Landais, Francis MARTEL étant 3ème.
A 4 poneys en Élite, Rolf GUTHMANN avait gagné le dressage et conservé sa place après le marathon ; mais il a fait une maniabilité catastrophique, et Eric MINNE lui est passé devant : ce dernier avait été éliminé au contrôle vétérinaire en 2018 (de manière très contestable; il ne s’y attendait absolument pas), avait gagné le championnat Amateur en 2019 et avait donc estimé qu’il devait cette année concourir en Élite.
Emmanuel VANTROYS
Like it? Tweet it.
"Concours de Lignière 15 - 18 octobre 2020
Championnat de France" by @LaBricole60440
Tweet