Concours de Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle), 14 au 16 août 2020
14 Aug 2020
Compte rendu :
Tous les concours du printemps et du début de l’été ayant été annulés par suite du confinement (COVID 19), Rosières-aux-Salines était le seul Amateur 1 qui ait été maintenu en Juillet ou Août, à une distance raisonnable de Nanteuil. Qui plus est, il était même ouvert aux attelages à 4, fortement représentés: 3 en Amateur 1 poneys, mais aussi 1 en Élite poneys, 3 en Amateur 1 chevaux, 2 en Élite chevaux et 3 en traits. De très nombreuses séries étaient ouvertes (clubs, jeunes chevaux, …), si bien qu’il y a eu au total 97 partants.
Suite
Concours de Rosières-aux-Salines: Mon but était, pour moi et les poneys, de renouer avec la compétition à 4, puisque nous n’avions participé à aucun concours FFE depuis 22 mois (Lignières 2018), et à aucune maniabilité depuis 2 ans (Compiègne 2018); pour les grooms, il s’agissait d’y plonger en tant que participants, vu qu’ils s’étaient contentés jusqu’à présent d’y assister, et que la tentative d’initiation en douceur (Amateur 2 à La Capelle, Mars 2020) avait été annulée avec 5 jours de préavis.
Les grooms: Jean-Louis et Jane ont donc utilisé pour la première fois leurs licences de compétition, en se déplaçant depuis la Somme. Après une certaine appréhension au départ, ils ont pris confiance et semblaient enchantés.
Les poneys: Nous avons repris notre formation ‘classique‘ utilisée depuis 2016 (après arrêt de Derby, puis de Loupiot): 5 poneys (Gavroche, Oslo, Pinocchio, Qyo et Tornado) en supprimant Gavroche en dressage (défenses et contre-incurvation), Oslo en marathon (manque d’endurance) et, a priori, Gavroche en maniabilité (défenses et incertitudes de direction).
Météorologie : Après 2 mois de sécheresse, et une semaine de canicule (38°C), les premiers orages sont tombés au début de la semaine. On craignait des orages à répétition, mais on n’a eu qu’une petite pluie au cours de la matinée du Vendredi; cependant, les températures sont restées élevées, autour de 30°, et l’atmosphère était parfois étouffante.
Les terrains : 2 des 3 carrières Toubin-Clément servaient aux épreuves, et les attelages étaient parfois nombreux en détente sur la 3ème. Le dressage des Clubs se déroulait dans le grand manège, occupé ensuite par les tables du dîner. Curieusement, l’ancien manège du Haras, dans un coin duquel quelques tracteurs étaient rangés, n’a pas été remarqué par les autres concurrents (nous étions stationnés juste à côté) et nous l’avons utilisé à plusieurs reprises. Les obstacles de marathon étaient situés juste à côté, de part et d’autre d’une petite rivière. Ce site a beaucoup changé depuis mon précédent passage, en 1980. Le pavillon du Directeur semble à l’abandon, mais un couple de cigognes a élu domicile en haut de sa cheminée (photo: regardez bien, on voit même la leçon de planer pour les petits).
La concurrence: Nous avons eu deux concurrents directs, qui effectuaient leur première saison de concours, et donc leur premier Amateur 1. Nous avions déjà aperçu Erick BRIERE à Cudot (où nous étions en paire), avec ses 4 grands bais, coaché par Sébastien VINCENT (qui n’était pas à Rosières). Charlotte GONZALVES arrivait de Cluny avec ses 4 petits Shetlands (toisant moins d’un mètre); tout son matériel était minuscule, jusqu’à la petite remorque dans laquelle elle transportait sa botte de foin. Pour la première fois, j’ai rencontré un autre concurrent qui se contentait, lui aussi, de 2 boxes pour loger ses 5 poneys.
Le Covid 19: Il n’y avait pas de différence vraiment fondamentale par rapport aux concours que nous avions connus antérieurement: tous les piétons portaient un masque aux alentours des terrains de concours, et les tables du dîner du Samedi étaient particulièrement espacées (antithèse de Lignières).
Le concours:
Contrairement à l’habitude, où les attelages à 4 passent souvent en dressage en fin d’après-midi (mon record étant à 20h30), notre horaire d’entrée en piste était le vendredi à 8h27. Nous avons donc dû arriver sur les lieux dès le Jeudi, et nous lever entre 4h et 4h30 pour détendre Pinocchio de 6h (lever du jour) à 7h, avant de garnir les poneys avec des harnais que les grooms ne connaissaient pas encore.
A la détente, nous avons constaté que Tornado (volée gauche) était contre-incurvé: nous avons rallongé la guide de volée gauche, mais il n’y avait pas assez de trous et, si nous avons réduit la contre-incurvation, nous ne l’avons pas supprimée et certains des juges l’ont mentionnée. Nous n’avons reculé que de 3 pas, et j’ai préféré en rester là plutôt que d’essuyer une résistance des poneys pour aboutir à un reculer en plusieurs temps.
Nous avons devancé Erick BRIERE (poneys en défense) de 15 points et Charlotte GONZALVES de 10 points: ses Shetlands, qui manquaient totalement d’allures, étaient difficiles à juger: l’un des juges l’a placée 2 points derrière moi, un autre à 20 points.
Ma note en % était de 64,8% (ma meilleure note depuis 2015), presque la même que celle de Rolf GUTHMANN en Élite (64,4%), mais il effectuait une reprise différente avec des juges différents.
Le marathon commençait par une phase de liaison de 2 ou 3 km, consistant à traverser le village dans toute sa longueur; pour la phase A, nous tournions 1/2h dans un grand pré; la phase B commençait immédiatement après, sans phase de transition ni temps de repos. Les 3 premiers obstacles étaient en bordure du pré où s’effectuait la phase A. Nous sommes partis vers midi.
Pinocchio avait été détendu une heure en paire avec Oslo; il était calme pendant la traversée du village, mais a commencé à chauffer dès qu’il a aperçu les obstacles. Un trot énergique pendant la plus grande partie de la phase A ne l’a pas calmé. Au début de la phase B, il m’a pris la main à 5 reprises, et j’ai dû à chaque fois le mettre en voltes (environ 3 voltes à chaque fois) pour le reprendre. Le plus souvent, il s’excitait en apercevant un autre attelage devant lui, qu’il voulait rattraper et dépasser, mais il a également détalé juste après la sortie de l’obstacle 3, en accélérant au lieu de ralentir. Ces voltes étaient possibles dans le grand pré de Rosières, mais ne l’auraient pas été à Lignières, où j’aurais tout de suite heurté la ficelle bordant la piste. Il s’est à peu près calmé après le 3ème obstacle, mais je n’ai jamais pu vraiment le lâcher dans les obstacles, et encore moins galoper entre les obstacles pour rattraper le temps perdu: c’est ainsi que, avec 2 minutes de retard (durée des voltes), nous avons été pénalisés au temps de 25 points.
Dans le dernier obstacle, nous avons bloqué sur la porte D: je suis passé en obliquant fort à droite, ce qui m’a entraîné dans la porte E à l’envers, avant de la repasser à l’endroit; c’est seulement plus tard que j’ai réalisé qu’en prenant à gauche, j’aurais dû faire une volte pour reprendre la porte D mais j’aurais évité la porte à l’envers. Erick BRIERE aussi a été pénalisé pour erreur de parcours corrigée dans cet obstacle, je n’ai pas su exactement dans quelles circonstances.
A l’arrivée, tandis que Pinocchio voulait continuer, Gavroche s’est cabré une fois devant le vétérinaire, puis un bénévole est venu aider les grooms et les poneys se sont tenus tranquilles pendant le reste de l’inspection: Gavroche à 92 bts/mn, Tornado à 108.
Charlotte a foncé partout avec ses petites bombes, faisant le meilleur temps sur tous les obstacles ; j’avais le plus souvent le 2ème temps, mais les écarts de temps ont été faibles: ce sont surtout les erreurs de parcours et le temps de phase B qui nous ont départagés, et je me suis retrouvé en queue au classement provisoire, 4 points derrière Erick et 50 points derrière Charlotte.
Sylvain MASSON a dû abandonner après avoir cassé un mors à l’entrée de l’avant-dernier obstacle: c’était la première fois que cela lui arrivait (cela ne m’est jamais arrivé). Je me rappelle que Mia ALLO avait eu ce problème dans un marathon de CAI à Conty, et s’en était sortie en remplaçant le mors brisé par une corde, et en déplaçant les poneys de son attelage. Sylvain, après avoir quand même effectué son obstacle, a pu rentrer au pas sans dételer, le timonier concerné se laissant guider par une légère action des guides sur sa muserolle.
Antoine JEANSON (concurrent international à 2 poneys, organisateur du concours de la Meuse où s’était déroulé l’épisode du short de Philippe) est tombé à l’eau dans le gué, hors obstacle: un peu trop penché en avant dans la descente, il n’a pas pu supporter le ralentissement des ses poneys quand ils entraient dans l’eau. Il a plongé en gardant ses guides en main, et a pu arrêter immédiatement son attelage; avant de repartir, il a dû se faire aider pour retrouver ses lunettes qui étaient au fond de l’eau.
A la suite de ce marathon, j’ai décidé de changer de stratégie avant la maniabilité, pour éviter un affolement de Pinocchio au milieu des autres attelages pendant la détente, ou au milieu des portes pendant le parcours: j’ai décidé d’utiliser Gavroche, malgré certains ratés qu’il a causés dans le passé (Boulzicourt, Forges-les-Eaux), et ses difficultés au démarrage, surtout avec un harnais sans licol.
Pour ce démarrage, j’ai demandé à Jean-Pierre BOUCHÉ (garé juste à côté de nous) de venir aux guides, poste que Philippe avait souvent occupé dans le passé, pendant que je me plaçais personnellement à la tête de Gavroche, qui a fait son cinéma habituel. Jean-Pierre n’a pas été tellement étonné par ces défenses (il en a vu d’autres …), mais a été très impressionné de constater qu’il devenait très sage immédiatement après.
Le terrain de maniabilité était de forme patatoïde, et pas si grand que cela. Le plan du parcours n’était pas prévu pour un terrain de cette forme: un bon quart du terrain est resté vide d’obstacles, et les 35 paires de portes ont été concentrées sur le reste. Le parcours résultant n’était pas vraiment difficile (3 serpentines), mais il ne fallait surtout pas s’écarter de la trajectoire idéale, sous peine de rencontrer partout des portes dans tous les sens. J’ai reconnu 6 fois le parcours, ce qui n’a pas empêché quelques légères hésitations. Dans notre série, la vitesse demandée était de 220 m/mn.
Gavroche occupait la place occupée en dressage par Tornado, et s’est traversé de la même façon (tête à droite), ce qui semble vraiment dû aux trous manquant sur la guide de croisière, que j’avais oublié de percer alors que le matériel réduit que j’avais apporté permettait de faire ce travail. Gavroche et Oslo, en volée, n’étaient pas vraiment portés en avant, ce qui donnait une certaine imprécision à ma direction, d’autant plus que Tornado et Qyo semblaient parfois avoir envie de les dépasser.
J’ai quand même réussi un parcours sans faute, avec beaucoup de galop. Incident technique: au milieu du parcours, la vis de fixation de la bague centrale du maître palonnier (photo) a cédé. J’ai été sonné, mais je n’ai pas entendu (seule l’aînée de mes grooms a entendu la sonnerie) et j’ai continué: les juges ont donc décidé à chaud de la suite à donner et, comme tout se passait à peu près bien tant que les traits étaient tendus, ils n’ont pas sanctionné. Je m’en suis moi-même aperçu en sortant du terrain au pas, alors que le speaker le mentionnait: alors, l’un des palonniers de volée s’est mis à pendre vraiment, et la décision du jury aurait peut-être été différente si je m’étais arrêté pour qu’ils me jugent à froid. Réglementairement parlant, aucun trait n’était détaché, tous les palonniers étaient entiers, même s’ils avaient glissé. Je suis rentré au camion au pas, en gardant les volées attelés.
La vitesse demandée étant très élevée, j’ai quand même écopé de 12 points de pénalité au temps; quand j’ai vu Erik démarrer son parcours, j’ai su tout de suite que je repasserais devant car il aurait sûrement une pénalité de temps bien supérieure à la mienne (effectivement, il a obtenu 26 points de temps, et une balle renversée). Charlotte a fait également un parcours sans faute, avec seulement 6 points de pénalité, accentuant encore son avance. Résultat final: 2ème/3.
Nous passions en maniabilité à 15h30. La remise des prix, annoncée pour 17h30, était presque à l’heure et j’ai pu repartir à 18h30. Après 5h de trajet à l’aller, en passant par Coulommiers, je n’ai mis que 4h30 au retour, en passant par Reims, pour un kilométrage identique (340 km). J’ai vu des orages à droite, puis à gauche, et j’ai parfois emprunté une route mouillée, mais je n’ai pas reçu d’eau sur la route.
Emmanuel VANTROYS
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"Concours de Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle), 14 au 16 août 2020" by @LaBricole60440
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