Sur les pas d Eugénie
Week-end de Tradition à Compiègne,
5 - 6 octobre 2019
05 Oct 2019
Compte rendu :
C’était cette année la 3ème édition de cette manifestation, organisée simultanément à la finale SHF des concours pour Jeunes Chevaux: cette finale avait réuni il y a quelques années une centaine de partants, mais leur nombre était tombé à 40, et une manifestation de Tradition a été ajoutée pour redonner un peu d’importance à l’attelage lors de cette finale; cette année, il y avait 56 inscrits en Jeunes Chevaux, et 10 attelages ont participé à la manifestation de Tradition.
Suite
Cette manifestation n’est pas vraiment un concours. Il n’y a pas de classement, les routiers sont des promenades sans chronomètre ni ‘points de contrôle’ (épreuves spéciales), la présentation (avec du trot) a lieu à la fin des épreuves, quand les attelages se sont éventuellement bien salis mais aussi le dimanche après-midi, quand le public est normalement le plus nombreux. Les meneurs peuvent prendre toutes libertés par rapport au règlement : changer les passagers ou leur habillement, ne pas prendre le départ à certaines ‘épreuves’ ou raccourcir les promenades, … Il y a quand même de vrais juges de Tradition, qui ont examiné cette année les attelages au milieu de leur première promenade. Ces deux dernières années, les attelages pouvaient participer à la maniabilité sans qu’on y compte leurs points, mais cela n’a pas été possible cette fois-ci.
Ne sachant pas trop quel type d’attelage utiliser, je me suis adressé à l’organisateur pour savoir ce qu’il préférait que je présente. J’ai en effet proposé :
- un bicorne, comme en 2017 (Eugénie);
- une trige (C.A.I.T. Cuts 2018), attelée à une 4-roues récente;
- un attelage évêque-troïka, comme en 2018 (Eugénie);
- un camion attelé à 4, comme au dernier C.A.I.T. (‘Cuts à Compiègne’);
- une arbalète, avec un camion (rustique) ou une wagonnette (classique);
- un tridem, attelé à une 4-roues récente;
- autre chose . . .
Jean-François TRANGOSI m’a dit qu’il préférait revoir le bicorne. Donc acte.
Comme en Mai, l’attelage était composé de Tornado, Oslo, Qyo et Gavroche; comme au C.A.I.T. de Mai, Gavroche étant inapte à une présentation, j’ai prévu d’utiliser Loupiot pour celle annoncée pour le dimanche après-midi. Ce dernier étant chez Nathalie où il officie chaque mardi comme ‘demoiselle de compagnie’, il a regagné Nanteuil le Mercredi 2 Octobre pour repartir à Lévignen le lundi 7.
Philippe et Laure étaient d’accord pour m’accompagner comme en Mai, le premier comme groom et la seconde comme passagère. Édouard (presque 12 ans), qui nous avait suivi au plus près lors des deux dernières manifestations de tradition à Compiègne, a reçu l’autorisation de ses parents de nous accompagner sur la voiture en tant que second groom. Le ‘règlement souple’ permettant de ne participer qu’à une partie des ‘épreuves’, Nathalie, qui travaille le dimanche, a pu être des nôtres le samedi. Et, ce samedi, nous avons également chargé Françoise, journaliste à qui les organisateurs avaient promis une place sur une voiture, et qui n’a trouvé que nous pour cela.
Les services météorologiques annonçaient un temps exécrable: ce tableau était plus sombre que la réalité, mais sa base s’est révélée exacte.
10 attelages participaient à la manifestation de tradition: 4 français et 6 étrangers, Belges ou Néerlandais; 7 attelages à 1, deux paires et nous; deux des voitures possédaient une capote, que leurs occupants ont apprécié.
Le photographe Alain MARTIN a fait savoir qu’il réduirait fortement sa présence sur les concours, et il était absent : les illustrations de ces journées en souffriront certainement.
Samedi 5 Octobre :
Pour arriver à temps pour s’installer tranquillement et détendre Gavroche le matin, je suis parti de Nanteuil avec la camionnette à 8h, c’est-à-dire que j’ai attrapé les poneys au pré quand il faisait encore nuit. Le samedi matin, nous avons détendu Gavroche 40 minutes en paire avec Qyo: à la fin cette détente, il tenait très bien les arrêts, ce qui est rare de sa part; et, l’après-midi, il a pris un départ à peu près calme. Il a été entendu que, pendant toute la durée du concours, seul Philippe se chargerait de le tenir.
Toute l’équipe des participants au C.A.I.T. ‘Cuts à Compiègne’ en Mai s’est retrouvée au déjeuner, et nouas avons bu une des bouteilles de champagne gagnées à cette occasion.
Lors des séances de bicorne précédentes, à Nanteuil, nous avions utilisé notre harnais de travail. Cette fois, nous avons sorti le harnais de présentation: certaines pièces spécifiques (bricole de milieu, 4 guides de volée, …) n’avaient pas servi depuis ‘sur les pas d’Eugénie’, édition 2017; une partie du harnais des timoniers (guides, mantelets, bricoles, brides, ...) n’avait pas été utilisée depuis le championnat de Lignières en Octobre 2018; d’autres pièces (reculements, traits de timon, …) ont servi souvent cette année pour des mariages. J’avais réuni et remontés ensemble tous les morceaux nécessaires, et ai été soulagé de constater que je n’avais rien oublié, seuls les ajustages restant à vérifier.
La promenade du samedi nous a conduit aux étangs de St Pierre, distants de 13km, en empruntant une partie de la Route Eugénie et en passant notamment par Vieux-Moulin. La forêt était splendide mais le temps, sec au départ, est devenu de plus en plus humide, et c’est sous une petite pluie que nous avons rencontré nos 3 juges aux étangs, accompagnés de Michou qui servait le café et les gâteaux: les roues des voitures étaient couvertes de sable, les occupants recouverts d’imperméables, les chevaux et les harnais mouillés. En rentrant à Compiègne, nous avons trouvé une route sèche, et appris qu’il n’y était pas tombé une goutte d’eau de l’après-midi. A l’issue de ces 26km, Tornado, qui avait effectué la plus grosse part de traction, était fatigué, mais nous avons pu faire une grande longueur de galop sur un bon chemin proche de l’arrivée.
Le soir a eu lieu le traditionnel buffet des régions à Compiègne, commun à la Finale SHF et au concours de Tradition: chacun apporte une spécialité de sa région, et tout est dégusté en commun sous la forme de buffet: cette formule présente l’avantage de se terminer relativement tôt, vers 21h30. Il y a eu quelques difficultés lors de la mise place, car les Alsaciens refusaient de présenter leurs produits régionaux sous la bannière ‘Grand Est’. Cette année, la Bourgogne (qui avait souvent offert des escargots) n’était pas représentée, bien que j’ai vu une bouteille de Chablis sur le stand de la Bretagne. Les Franc-Comtois offraient comme d’habitude le contenu d’une grande marmite de fondue. De nouveaux venus sont apparus: la Belgique (frites et bière) et les Pays-Bas (gâteaux); leur présence peut sembler incongrue dans une finale nationale française, mais ces stands étaient animés par des participants au concours de Tradition.
Dimanche 6 Octobre :
Après une nuit sèche, la pluie est repartie plus fort, à Compiègne même. Lors du briefing de 9h, il a été décidé de reporter le premier départ de la promenade du matin de 9h30 à 10h.
Notre départ a été particulièrement mouvementé. Gavroche a commencé par tirer au renard pendant qu’on le garnissait, en cassant sa corde: rien qui sorte encore de l’ordinaire. Mais, sitôt partis avec un Gavroche trépignant, nous nous sommes aperçus que Philippe avait croisé (droite-gauche) les guides de Qyo, entre ses clés de mantelet et les panurges de Gavroche. Nous sommes donc revenus au plateau pour corriger: tandis que Philippe détachait les guides de Qyo, personne ne contrôlait Gavroche qui avançait, reculait, tournait sans interruption. Une fois repartis, nous avons constaté que … le problème perdurait: Philippe avait corrigé 2 fois, ou pas du tout ! La manœuvre a été recommencée. Le timon a presque touché le plateau, les volées égayés sur les côtés, et les timoniers ont dû reculer pour qu’on puisse repartir. Après une certaine confusion, il a été constaté qu’un des traits de volée était détaché de Gavroche, tandis qu’il s’était pris les pieds dans l’autre. Bilan de l’opération: un culeron cassé sur Oslo, qui s’est probablement contracté.
Édouard et Laure ont été très impressionnés par cette démonstration. Laure a fait remarquer qu’il aurait peut-être été préférable d’utiliser Pinocchio au lieu de Gavroche. Nous lui avons répondu que, certes, Gavroche gesticulait d’une manière impressionnante, mais qu’il restait dans certaines limites qu’il est parfois possible de réduire à l’aide de baffes et de coups de pieds au c… ; tandis que, si Pinocchio s’affole, il part en avant de façon irrésistible, et qu’il ne faut d’ailleurs surtout pas le frapper pour l’arrêter. Enfin, Pinocchio n’a jamais encore été attelé à une voiture équipée de roues à bandages de fer, et que des réactions violentes sont à craindre de sa part suite au bruit en roulant sur goudron ou sur pavés.
Nous sommes enfin partis pour notre seconde promenade. Celle-ci, longue de 13 km seulement au total, après une traversée d’un petit coin de la ville de Compiègne, nous a conduit, par de gentils chemins forestiers, à la maison forestière du Vivier Corax, où Michou nous attendait à nouveau avec son café et ses gâteaux. Les bénévoles qui l’accompagnaient, œuvrant depuis le matin sous la pluie, ont été soulagés de me voir arriver avec mon réconfortant. Gavroche a tenu l’arrêt pendant quelques minutes, puis a bondi en boxant Philippe qui le tenait, et nous avons dû finir nos cafés en marchant. L’aller s’est fait sous une petite pluie, le retour par temps sec.
Après une bonne douche vers 13h, le soleil est revenu pour l’après-midi. Nous devions nous rendre à la présentation aux ‘écuries du roi’ (ancien Haras de Compiègne), l’itinéraire conseillé passant par la forêt (perspective du château) puis longeant l’extérieur du parc du château. Le support de surcou droit de Loupiot, probablement affaibli par les gesticulations de Gavroche le matin, a cassé rapidement, et nous l’avons remplacé par de la ficelle bleue; mais lors de la présentation, speaker et public étaient à gauche, et personne n’a rien vu.
L’entrée dans Compiègne a été difficile, car elle coïncidait avec celle des voitures de collection rétro (Porsche, DS, …) dont les chauffeurs manœuvraient sans tenir compte des chevaux, devant lesquels ils reculaient n’importe comment, au milieu d’un public relativement dense. A la présentation proprement dite, chaque attelage se présentait à l’arrêt, décrit minutieusement par Christian DEPUILLE au micro, puis effectuait un tour de la cour au trot: mais il n’y avait qu’une trentaine de spectateurs. Lors de notre retour, nous avons croisé de vénérables teuf-teuf, dont les moteurs à explosions impressionnaient nos poneys.
Loupiot : rejeté par ses anciens copains, ou refusant de les retrouver ?
Lors de son retour à Nanteuil le mercredi 2, il était tout frétillant en reconnaissant les lieux. Arrivé dans le pré, il s’est intéressé aux crottins pour savoir qui l’occupait mais, parmi les autres, tous ont poussé un petit hennissement, mais seul Pinocchio est vraiment venu l’accueillir. J’ai alors ouvert le fond du pré, qu’ils ont tous visité ensemble.
Quand je suis venu chercher les poneys à la nuit le samedi matin, il était tout seul dans l’abri alors que tous les autres dévoraient ensemble au fond.
Au box à Compiègne, il a subi de la part de Gavroche de grosses morsures sur le dos dans la nuit du samedi au dimanche ; mais ces blessures ne sont pas profondes.
Je l’ai détendu à la longe le dimanche à la mi-journée, car cela faisait 30h qu’il n’était pas sorti de son box, et on pouvait craindre les effets de son impatience : il ne cessait pas d’appeler ses copains, et n’a presque pas boité sur le rond de longe en sable profond. Une fois attelé, il a boité plus fortement au trot, sur des sols parfois plus durs, mais pas toujours. Le commentateur l’a d’ailleurs fait remarquer (hors micro) lors de la présentation. Je me suis fait la réflexion que, s’il avait été utile en Mai pour une présentation au pas alors que Derby était décharné à la sortie de l’hiver, il aurait peut-être été préférable d’utiliser Derby cette fois-ci, car ce dernier est actuellement en état à peu près correct et ne boite pas au trot.
Le soir, il est parti comme les autres ventre à terre après s’être roulé quand je l’ai relâché dans le pré.
Quand je suis passé le reprendre le lundi après-midi, il était de nouveau tout seul près de l’abri, les autres étant au fond. Il semblait m’attendre, et n’appelait personne quand je lui ai enlevé ses œufs, seul devant le cinéma. Il boitait très peu au trot. Arrivé dans le pré à Lévignen, il a fait la fête avec ses nouveaux amis et ils sont partis brouter ensemble.
C’est le mardi matin que Nathalie a été affolée car il était tremblant et avait l’antérieur droit tout raide. Le vétérinaire est venu, et a trouvé une blessure infectée récente (probablement du lundi: matin ou soir?) au pâturon, dont le traitement est maintenant en cours et dont on espère une issue heureuse.
Emmanuel VANTROYS
Like it? Tweet it.
"Sur les pas d Eugénie
Week-end de Tradition à Compiègne,
5 - 6 octobre 2019" by @LaBricole60440
Tweet